© 2017 Bernard SUZANNE | Dernière mise à jour le 28 avril 2020 |
Platon et ses dialogues :
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Pour cette traduction de sections du Sophiste, j'ai eu à ma disposition les éditions suivantes du dialogue :
- La traduction du Sophiste par Victor Cousin, issue du volume 11 de sa traduction des œuvres complètes de Platon, Paris, Rey et Gravier, 1837, disponible en ligne sur le site de Philippe Remacle, accompagné du texte grec de l'édition Burnet, ou encore, sans le texte grec et sans la pagination Estienne, sur le site WikiSource
- Le texte grec du Sophiste édité par John Burnet
dans le volume I des « Platonis Opera » dans la
collection Oxford Classical Texts (OCT), Oxford, 1903, reproduit dans le CD Perseus accompagné de la traduction en anglais du dialogue par Harold N. Fowler, issue du volume 12 de l'édition complète des dialogues de Platon pour la collection Loeb, Cambridge, MA, Harvard University Press; London, William Heinemann Ltd. 1921
- Platon, Le Sophiste, texte établi et traduit par Auguste Diès, tome VIII, 3ème partie de l'édition des œuvres complètes
de Platon publiée dans la collection Budé, Les Belles Lettres, Paris, 1925 (1969 pour mon édition)
- La
traduction en français du Sophiste par Léon
Robin dans le volume II des œuvres complètes de Platon en 2 volumes
publiée
dans la collection La Pléiade, Paris, 1950
- Platon, Sophiste, Politique, Philèbe, Timée, Critias, traduction, notices et notes par Émile Chambry, Classiques Garnier, reprise dans la collection GF Flammarion, n° 203, Paris,
1969 (cette traduction est aussi disponible en ligne, à la bibliothèque électronique du Québec, sans la pagination Estienne, au format pdf en cliquant ici)
- Platon, Le Sophiste, traduction inédite, introduction et notes par Nestor-Luis Cordero, GF Flammarion n° 687, Paris, 1993
- Le
texte grec du Sophiste, édité par E. A. Duke, W. F. Hicken, W. S. M. Nicoll, D. B. Robinson et J. C. G. Strachan
dans la nouvelle édition du volume I des « Platonis Opera » dans la
collection Oxford Classical Texts (OCT), Oxford, 1995 (c'est cette édition qui m'a servi pour donner les numéros de lignes dans les références au Sophiste)
- Platon, Le sophiste, introduction, traduction et notes par Létitia Mouze, Les classiques de la philosophie, Le Livre de Poche, Paris, 2019 (ce n'est qu'après la mise en ligne de l'ensemble des pages couvrant la seconde partie du Sophiste, à partir de 231c9, entre le 28 août 2017 et le 4 mars 2018, en janvier 2019, que j'ai eu accès à la traduction de Létitia Mouze, et la confrontation de sa traduction avec la mienne m'a permis de corriger quelques erreurs de ma traduction et a été pour moi l'occasion d'enrichir les notes, en particulier celles où je mentionnais les autres traducteurs, pour tenir compte de sa traduction ; plus globalement, cette relecture m'a permis d'approfondir encore ma compréhension du Sophiste et d'adapter en conséquence introductions et notes aux différentes sections traduites du dialogue).
Chaque référence Estienne dans le texte traduit (et certaines références dans les notes) constitue un lien vers le texte correspondant sur le site Perseus où le texte grec est disponible : pour arriver au texte grec lorsque le texte affiché est la traduction anglaise, il suffit, sur la ligne grisée en haut de la partie droite de l'écran où est écrit « Greek (1903) », de cliquer sur le mot « focus » écrit en bleu à l'extrême droite de la ligne pour remplacer la traduction en anglais par le texte grec, ou sur « load » pour afficher le texte grec à côté de la traduction en anglais. Le texte est affiché une section Estienne à la fois, mais on peut se déplacer de section en section avec les flèches droite et gauche situées au-dessus du début du texte. Dans la colonne de gauche, une liste intitulée « Table of Contents » permet d'accéder directement à chaque section Estienne du dialoque en cliquant sur son numéro dans la liste (cette table renvoie à l'ensemble des quatre dialogues de la tétralogie de Thrasylle incluant le dialogue traduit ; dans le cas du Sophiste, ce sont le Cratyle, le Théétète, le Sophiste et le Politique).
Dans les notes, les abréviations ci-dessous en gras font référence aux ouvrages suivants :
- Bailly : Dictionnaire grec français, par Anatole Bailly, Hachette, Paris, 1ère édition en 1894, multiples rééditions revues périodiquement depuis, disponible sur Internet sur le site grec.desmyter.org dans une version où il est possible d'accéder directement à chaque mot cherché en saisissant le mot en caractères latins dans une zone qui donne les équivalences pour les caractères spécifiques du grec n'ayant pas d'équivalent latin, comme théta, chi, psi, oméga.
- LSJ : Greek English Lexicon, by Henry George Liddell and Robert Scott, revised by Sir Henry Stuart Jones, Clarendon Press, Oxford, first edition published in 1843, disponible sur Internet sur le site du Thesaurus Linguae Graecae (TLG), A Digital Library of Greek Litterature, où il est entièrement numérisé, la plupart des exemples cité étant des liens vers les mots cités dans leur contexte dans l'ouvrage dont ils sont extraits ; là aussi, l'accès direct à chaque mot est possible avec une saisie du mot en caractères latins
- Chantraine : Dictionnaire étymologique de la langue grecque, par Pierre Chantraine, Klincksieck, Paris, 1968, disponible sur Internet en version scannée mais non numérisée sur le site archives.org, d'où il est téléchargeable en version pdf ou ePub
- Brandwood : A Word Index to Plato, by Leonard Brandwood, Leeds, W.S. Maney & son Ltd, 1976, qui liste par ordre alphabétique toutes les occurrences de tous les mots utilisés dans les dialogues de Platon authentiques et apocryphes
Sur l'esprit dans lequel je traduis les dialogues de Platon, on pourra se reporter au paragraphe introductif des ma traduction d'extraits de la République. Mais il faut aussi noter que la traduction du Sophiste pose des problèmes particuliers du fait des questions traitées. Platon, par la bouche de l'étranger d'Élée qui a pris la place de Socrate comme meneur de jeu, cherche à y faire comprendre que ce que nous appelons de nos jours l'ontologie, c'est-à-dire un discours sur l'« être » ne peut être que sophistique et ne peut servir à fonder la philosophie car le fondement de la philosophie doit être un examen du pouvoir et des limites du logos (« discours, langage »), et plus particulièrement du dialegesthai (« le [fait de] dialoguer »), qui est l'outil par lequel toute philosophie s'exprime, examen qui doit permettre de déterminer si et comment ce logos peut nous donner accès à autre chose qu'à des mots. Une telle réflexion, qu'il entreprend dans le Sophiste, met en évidence que le verbe einai (« être ») n'a aucun sens par lui-même et n'est qu'un outil linguistique pour introduire un ou des attributs qualifiant un sujet (un « étant », on en grec, prononcé « onne »). Et la raison pour laquelle tous les discours sur l'être sont sophistiques est justement qu'ils discutent sur ce concept d'« être » ou d'« étant » comme si « être » avait un sens « existentiel » qu'il n'a pas et sans d'ailleurs avoir pris la peine de préciser ce sens supposé et que, de plus, ils utilisent à longeur de temps ce verbe, incontournable dans le langage, de manière le plus souvent contradictoire avec la théorie sur l'« être » qu'ils exposent dans leurs discours, comme si, pour eux, le langage était transparent et qu'on pouvait décrire la réalité avec lui sans prendre en considération ses possibilités et ses contraintes, un peu comme un physicien qui oublierait que ses appareils de mesure perturbent le système qu'il mesure en s'y intégrant. Platon est, lui, parfaitement conscient de ce fait et en tient compte en permanence dans son écriture. Il est en particulier très attentif à toutes les utilisations du verbe einai (« être ») sous toutes ses formes, et des mots qui en dérivent comme ousia (que je traduis par « étance » pour des raisons que j'explique dans une note à ma traduction à la première occurrence de ce mot), et les choix qu'il fait dans ce cadre (infinitif, participe, substantivé ou pas par un article, forme conjuguée, etc.) ne sont jamais faits au hasard et sont déterminants pour une bonne compréhension de son propos. Je me suis donc astreint à les respecter autant qu'il est possible, et à éviter d'ajouter des occurrences de ce verbe qui ne sont pas dans le grec (quand je ne peux l'éviter, ces occurrences sont entre crochets), quitte à arriver à un français à la limite du compréhensible (mais dans certains cas, le grec de Platon ne devait pas être plus clair pour ses contemporains, mais c'était aussi un choix délibéré de sa part), réservant pour des notes les explications éclairant ces choix. Je recommande donc au lecteur de ne pas hésiter à se reporter aux notes et à ne pas se décourager si la traduction seule lui paraît parfois incompréhensible. Le Sophiste bien compris, et plus spécifiquement sa seconde partie ici traduite (celle correspondant à ce qu'on a l'habitude d'appeler la septième « définition » du sophiste), est la clé de toute l'œuvre de Platon.
En prélude à la lecture de cette traduction, on pourra se reporter à la page d'introduction et à celle qui analyse le sens de la mise en scène du dialogue. Ma traduction annotée est découpée en sections selon le plan du Sophiste que je propose dans une autre page de ce site. Chaque section constitue une page Web distincte (sauf pour les trois sections centrales, regroupées en une seule page Web). Les différentes sections sont les suivantes :