© 2006 Bernard SUZANNE | Dernière mise à jour le 9 mars 2006 |
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Comme pour nous et noein dont ils dérivent, je commence par reproduire ici les définitions données par le dictionnaire Grec-Français de A. Bailly pour dianoia et dianoeisthai.
dianoia, as (hè) faculté de réfléchir, d'où :
I intelligence, pensée, p. opp. à « sôma » (corps), Platon, Timée, 88a, etc. ; avec idée d'activité, p. opp. à « nous », « l'intelligence » en soi (active ou non) Platon, République, III, 395b ; Lois, XI, 916a
II p. suite, l'exercice de la réflexion, la réflexion : « ho entos tès psuchès pros hautèn dialogos epônomasthè dianoia », Platon, Sophiste, 263e, l'entretien intérieur de l'âme avec elle-même a été appelé réflexion
III p. ext. pensée, d'où :
1 pensée, opinion, Hérodote, Enquête, II, 169 ; Platon, Phédon, 63c, etc.
2 projet, dessein, intention, Hérodote, Enquête, I, 46, etc. ; attique (Xénophon, Apologie, 2 ; Platon, République, VI, 503e) ; « d. euphrôn », Eschyle, Agamemnon, 797 ; « asebès », Eschyle, Sept contre Thèbes, 831, pensée bienveillante, impie ; « dianoian echein », avoir le dessein de, Thucydide, Histoire, V, 9 ; « ex holès tès dianoias », Arrien, Epict., 2, 2, 13, sans arrière-pensée, sans réserve
3 particul. pensée pour l'avenir, d'où prévoyance, précaution : « tèn dianoian echein epi tini », Isocr. 85 b, ou « pros tini », Anthipp. (Ath. 404) prendre ses précautions pour quelque chose
4 pensée qu'exprime un mot ou un texte, sens d'un mot ou d'un passage, Platon, Cratyle, 418a ; Aristote, Poétique, 1450b4, De l'âme, 404a18, etc.
Dianoeomai-ooumai (f. -noèsomai, ao. dienoèthèn, pf. dianenoèmai)
1 penser, au sens philosophique : « legô noun hôi dianoeitai hè psuchè », Aristote, De l'âme, 429a24, j'appelle intelligence ce au moyen de quoi l'âme pense
2 avoir dans l'esprit, concevoir, acc. Platon, Politique, 261a, projeter, avec l'infinitif présent Hérodote, Enquête, II, 121, etc. ; Thucydide, Histoire, IV, 22, etc. ; avec l'infinitif futur Hérodote, Enquête, VII, 206 ; Thucydide, Histoire, VII, 56
3 penser, méditer, en général ; « en heautôi », Platon, Cratyle, 384a ; « pros hauton », Platon, Philèbe, 38e, en soi-même ; « ti », Hérodote, Enquête, VI, 86 ; « pros ti », Platon, Lois, I, 628d, songer ou penser à quelque chose ; « peri tinos », Platon, Lois, I, 644d ; « peri ti », ibid., III, 686d, sur quelque chose ; avec une prop. inf. penser ou supposer que, etc. Platon, Protagoras, 324b
4 penser, réfléchir, faire attention à, avec « hôs » et un part. Platon, Lois, XII, 964a, République, VII, 523c
5 particul. penser (du bien ou du mal) de, être ainsi disposé pour quelqu'un ; « kalôs, kakôs d. » Platon, Apologie, 39e ; Isocrate, 9d, être bien, mal disposé
6 faire des réflexions, rentrer en soi-même, d'où se repentir (comme « metamelomai ») Septante, Génèse, 6, 6
On trouve dans deux dialogues, le Théétète et le Sophiste, ce qui s'apparente à des définitions de la dianoia et du dianoeisthai. Voici les textes en question :
Sôkratès - To de dianoeisthai ar' hoper egô kaleis ; |
Socrate - Mais le dianoeisthai, est-ce la même chose que moi que tu appelles ainsi ? |
Theaitètos - Ti kalôn ; |
Théétète - Qu'appelles-tu ainsi ? |
Sôkratès - Logon hon autè pros hautèn hè psuchè diexerchetai peri hôn an skopèi. Hôs ge mè eidôs soi apophainomai. Touto gar moi indalletai dianooumenè ouk allo ti è [190a] dialegesthai, autè heautèn erôtôsa kai apokrinomenè, kai phaskousa kai ou phaskousa. Hotan de horisasa, eite braduteron eite kai oxuteron epaixasa, to auto èdè phèi kai mè distazèi, doxan tautèn tithemen autès. Hôst' egôge to doxazein legein kalô kai tèn doxan logon eirèmenon, ou mentoi pros allon oude phônèi, alla sigèi pros hauton. |
Socrate - Un discours que l'âme parcourt de bout en bout pour elle-même sur ce qu'elle examine. (1) Mais pour sûr ce n'est pas en tant que sachant que je te donne mon avis ! C'est en effet ainsi qu'elle m'apparaît lorsqu'elle pense : ne faisant rien d'autre que [190a] dialoguer (2), se posant à elle-même des questions et se faisant les réponses, et tantôt acquiesçant, tantôt n'acquiesçant pas. (3) Quand donc, ayant posé des limites après s'être lancée tantôt avec plus de lenteur et tantôt avec plus de vivacité (4), elle dit à partir de ce moment la même chose et ne doute plus, c'est cela que nous tenons pour son opinion. Si bien que moi, le fait d'opiner, je l'appelle discourir et l'opinion un discours exprimé, non certes pour un autre ni par la voix, mais en silence pour soi-même. |
Xenos - Oukoun dianoia men kai logos tauton : plèn ho men entos tès psuchès pros hautèn dialogos aneu phônès gignomenos tout' auto hèmin epônomasthè, dianoia ; |
L'étranger - Donc dianoia et discours, c'est la même chose ; sauf que d'un côté le dialogue intérieur de l'âme avec elle-même sans la voix, c'est cela même qui s'est trouvé appelé par nous dianoia. |
Theaitètos - Panu men oun. |
Théétète - Tout à fait. |
Xenos - To de g' ap' ekeinès rheuma dia tou stomatos ion meta phthongou keklètai logos ; |
L'étranger - Par contre, le flux qui vient d'elle en passant par la bouche et s'accompagne de son a été appelé discours. |
Theaitètos - Alèthè. |
Théétète - Vrai. |
Xenos - Kai mèn en logois ge au ismen enon-- |
L'étranger - Et pour sûr nous savons bien que, dans les discours, il y a ceci... |
Theaitètos - To poion ; |
Théétète - Quoi ? |
Xenos - Phasin te kai apophasin. |
L'étranger - Affirmation et négation. |
Theaitètos - Ismen. |
Théétète - Nous le savons. |
[264a] Xenos - Hotan oun touto en psuchèi kata dianoian engignètai meta sigès, plèn doxès echeis hoti proseipèis auto ; |
L'étranger - Quand donc cela se produit dans l'âme par la dianoia en silence, en dehors d'« opinion », as-tu une autre manière d'appeler cela ? |
Theaitètos - Kai pôs ; |
Théétète - Et laquelle ? |
Xenos - Ti d' hotan mè kath' hauto alla di' aisthèseôs parèi tini, to toiouton au pathos ar' hoion te orthôs eipein heteron ti plèn phantasian ; |
L'étranger - Mais quoi ? Quand ce n'est pas par elle-même mais par l'intermédiaire d'une sensation qu'elle se trouve en présence de quelque chose, cette fois-ci, une affection telle que ça, est-il donc possible de l'appeler droitement quoi que ce soit d'autre qu'« apparence » ? (5) |
Theaitètos - Ouden. |
Théétète - Nullement. |
Xenos - Oukoun epeiper logos alèthès èn kai pseudès, toutôn d' ephanè dianoia men autès pros heautèn psuchès dialogos, [264b] doxa de dianoias apoteleutèsis, “phainetai” de ho legomen summeixis aisthèseôs kai doxès, anankè dè kai toutôn tôi logôi sungenôn ontôn pseudè [te] autôn enia kai eniote einai. |
L'étranger - Eh bien, puisqu'effectivement le discours était vrai ou faux, et que parmi eux est apparu d'une part la dianoia, dialogue de l'âme avec elle-même, et puis l'opinion, aboutissement de la dianoias, et aussi le “il paraît” (6), que nous disons mélange de sensation et d'opinion, il est alors nécessaire que, parmi celles-ci aussi qui sont parentes du discours, quelques unes d'entre elles, quelquefois, soient fausses. |
Theaitètos - Pôs d' ou ; |
Théétète - Et comment non ? |
Dianoia apparaît 150 fois dans les 28 dialogues. On le trouve au moins une fois dans tous les dialogues sauf cinq. Il est rare dans les trois première tétralogies (seulement 12 des 150 occurrences distribuées dans 8 des 12 dialogues qui constituent ces trois tétralogies). Plus de la moitié des occurrences de dianoia (84 sur 150) sont concentrées dans quatre dialogues : la République (36), le Théétète (22), le Phèdre (14) et le Sophiste (12) (les 14 occurrences des Lois, vu la longueur du dialogue, sont moins significatives). L'absence totale de ce mot dans le Philèbe est à mettre en regard du fait que le Philèbe est le dialogue où il est le plus question du nous autrement que dans des expressions toutes faites.
Dianoiesthai apparaît 222 fois dans les 28 dialogues. Dans la liste qui suit, les 41 utilisations du participe présent dianooumenos sont identifiées par la mention (p. pr.) entre parenthèses à la suite de la référence et les 21 utilisations du participe aoriste dianoètheis par la mention (p. ao.).
On trouve aussi de manière moins fréquente dans les dialogues d'autres mots dérivés de dianoeisthai. Ce sont :
dianoèsis (5) : exercice de l'intelligence, pensée
dianoèma (16) : ce qu'on a dans l'esprit, pensée, idée
dianoèteon (9) : adjectif verbal d'obligation dérivé de dianoeisthai : ce qu'il faut penser
dianoètikos (1) : qui a rapport à l'intelligence
La plupart des occurrences de ces termes (25 sur 31) se trouvent dans les deux dernières tétralogies, et principalement dans le Timée (8 occurrences, le seul dialogue où l'on trouve ces quatre termes à la fois) et les Lois (13).
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Alcibiade | 105a1, 105d3 | |||
Protagoras | 348d3 | |||
Banquet | 210d5 | |||
République | VI, 496a6, VI, 504e4 | |||
Théétète | 196c6 | |||
Sophiste | 255b8 | |||
Politique | 306e5 | 304e3 | ||
Timée | 47b8, 87c2, 90c8 | 71b3 | 63e4, 78a6, 87e5 | 89a2 |
Lois | X, 888c3 | III, 688c4, III, 692e6, V, 740a7, VI, 777a3, VII, 816d5, VII, 818d3, X, 898e3, X, 903a5 | I, 626d2, I, 646d6, V, 729e2, V, 734b7 | |
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(1) Cette première tentative de « définition » du dianoeisthai fait intervenir trois éléments. D'une part elle le pose comme une activité de l'âme (psuchè). Par ailleurs, elle décrit cette activité comme produisant un logon, traduit ici par « discours », mais qu'on pourrait aussi traduire par « raisonnement » pour rendre sensible la multiplicité des sens de ce mot en grec. Quant au verbe qui décrit cette action de l'âme, c'est le verbe diexerchesthai, qui cumule deux prépositions, dia (à travers, jusqu'au bout) et ex (hors de) sur le verbe erchesthai, qui signifie « venir », ou encore « aller, s'en aller ». Exerchesthai, au sens premier, c'est donc « sortir », et diexerchesthai ajoute une idée de complétude. Il y a donc là l'idée d'un mouvement de l'âme qui, en quelque sorte, « sort » d'elle-même pour parcourir le logon qui constitue son penser.(<==)
(2) Un nouveau verbe vient tenter de préciser le sens de dianoeisthai, le verbe dialegesthai qui pose autant de problèmes de compréhension et de traduction que celui qu'il tente d'expliquer ! On y retrouve la racine legein, ici au moyen legesthai, dont dérive logos. C'est donc en quelque sorte une contraction du logon diexerchesthai précédent. On notera que la constante entre les trois verbes dianoeisthai, di(a)exerchestai et dialegesthai est le préfixe dia- dont je pense qu'il faut garder la double résonnance évoquant à la fois la traversée et la complétude, plus que celle qui évoque l'interaction : on peut certes comprendre le logon diexerchesthai comme signifiant qu'il nous faut parcourir de bout en bout un raisonnement, mais on peut aussi y voir l'idée que, pour ce faire, l'âme doit en quelque sorte sortir complètement d'elle-même, ou en tout cas de ce corps matériel qui l'hébérge, pour parvenir à un logos qui la transcende et qu'elle ne produit pas elle-même, mais qui lui vient de l'« extérieur ». Et ce n'est probablement pas que des limites du corps qu'elle doit s'extraire, mais aussi de celles du langage, qui n'est que l'enveloppe matérielle de la pensée, pour parvenir, à travers ce langage (dia logos), c'est-à-dire à la fois « au moyen de » et « en le dépassant », à ce logos dont les mots ne nous donnent qu'une bien pâle image. Reste que la polysémie du mot logos permet de rendre compte de la continuité qu'il y a dans tout ce processus. (<==)
(3) A la différence de la sensation brute, qui s'impose à nos sens, le dianoeisthai suppose une mise en question (erôtan) et une prise de position sous forme de réponses possibles (apokrinesthai, qui signifie ici « répondre », et dans lequel on retrouve la racine krinein, qui signifie « séparer, distinguer, trier, trancher, décider, juger ») par rapport auxquelles on peut acquiescer (phaskein) ou ne pas acquiescer. Ceci suppose une distance entre l'objet de notre investigation (peri hôn an skpoèi) et l'âme qui mène cette investigation, qui laisse la place à un jugement qui peut être différent de l'un à l'autre, et c'est bien cette distance qu'il nous faut parcourir par le logos. (<==)
(4) Deux verbes
supplémentaires viennent compléter cette description du dianoeisthai :
- le verbe epaissein, rare en prose et dont c'est le seul emploi
dans tous les dialogues, qui signifie « bondir, s'élancer »,
par exemple en parlant d'un oiseau de proie, et qui peut évoquer l'image
de l'âme se mettant en chasse comme un oiseau en quête de sa proie ;
il est ici complété par deux adjectifs qui évoquent respectivement
la lenteur et la vivacité, au propre comme au figuré ;
- le verbe horizein, dérivé de horos, « borne,
limite », qui évoque une idée de délimitation
d'un « territoire », mais aussi des sens possibles d'un
mot (d'où l'un de ses sens qui est « définir »),
ou encore l'idée de limites que l'on se fixe à soi-même.
L'« horizon » (le mot français vient du participe
présent du verbe grec horizein) du processus de dianoeisthai
est donc le moment où l'âme, après être sortie d'elle-même
et avoir parcouru à l'aide du logos de manière aussi
exhaustive que possible le champ d'investigation pertinent par rapport à
l'objet de sa recherche, fixe des limites et sépare ce à quoi
elle acquiesce et ce à quoi elle n'acquiesce pas par rapport à
cet objet de manière suffisament stable pour ne plus changer d'avis chaque
instant. Dans cette perspective, la référence au « tantôt
avec plus de lenteur et tantôt avec plus de vivacité »
est ambiguë, car la vivacité, ou en tout cas la rapidité,
peut être vue comme contradictoire avec l'exhaustivité impliquée
par tous les dia- dont j'ai signalé l'abondance. L'adjectif
oxus employé par Platon a d'ailleurs le double sens de « aigu »,
et donc « pénétrant », en particulier en
parlant de l'esprit, et de « vif, rapide », et donc à
l'occasion « précipité, téméraire ».
(<==)
(5) La traduction du terme employé par Platon, phantasia, pose problème. Ce nom dérive du verbe phainesthai, « briller, paraître, apparaître, se faire voir », dont le participe phainomenon a donné le français « phénomène », par l'intermédiaire du verbe phantazein, « faire voir en apparence, donner l'illusion de », ou encore au moyen « se figurer, s'imaginer ». Phantasia, ce peut donc être une « apparition », ou encore un spectacle qui frappe l'imagination, ou encore l'acte de se représenter quelque chose par l'imagination (sens proche de celui du mot « idée » dans l'expression « se faire une idée », ou l'imagination elle-même, ou enfin l'apparence. Or Platon utilise ici ce mot pour désigner la représentation que produisent en nous les impressions sensibles, ce qui rend dangereuse toute traduction par un mot qui renvoie à l'imaginaire, puisqu'il ne s'agit justement pas d'une pure production de l'esprit, de notre imagination, sans lien aucun avec le réel, mais bien au contraire de quelque chose qui s'impose à notre esprit à travers les sens. Que cette « représentation » ne soit pas la réalité de ce dont elle émane, c'est certain, mais cela n'en fait pas pour autant un produit de l'imagination au sens qu'a cette expression en français. La traduction que j'ai finalement retenue par « apparence » pêche, elle, par le fait que ce mot français renvoie plutôt à quelque chose qui est du côté de l'objet sensible et non dans l'esprit de celui qui perçoit. Mais elle a l'avantage sur une traduction par « imagination » (Diès, Chambry) ou par « illusion » (Cordero) de conserver l'idée que cette phantasia a un ancrage dans le réel qui nous est extérieur, tout en suggérant aussi qu'elle n'est pas la réalité ultime de ce dont elle n'est que l'apparence. (<==)
(6) La phantasia est remplacée ici par son expression dans le logos sous la forme « phainetai (il paraît) », qui utilise le verbe qui est à la racine du terme phantasia. Et ce « il paraît » impersonnel n'a rien à voir avec le « j'imagine » personnel par lequel Diès traduit phainetai ou le « je m'imagine » de Chambry. Quant à la traduction de Robin qui, après avoir rendu phantasia par « représentation imaginative », transpose le phainetai en « l'acte de se représenter les choses en imagination », elle occulte complètement le passage effectué ici de ce qui se produit en nous sous l'effet de la sensation, la phantasia, à sa traduction dans le discours sous la forme d'un « phainetai », qui, seule, permet de ranger cette troisième activité de l'esprit dans la catégorie des logoi et de la décrire comme un mélange de sensation et d'opinion, ce qui suggère, puisque l'opinion vient d'être décrite comme l'aboutissement de la dianoia, que ce phainetai résulte d'un processus de dianoia s'exerçant sur les seules données des sens, au contraire de celui qui a son origine dans l'âme elle-même « s'élançant » hors d'elle-même à la recherche de son objet sans attendre que les sens viennent la solliciter. (<==)